RONDEAU
IV
Car si l’amour a fui, car s’il s’en estallé...
abandonnons l’amour, allons avec la peine,
et embrassons la vie dans une ardeur sereine,
pleurons encore un peu ce qui fut tant aimé...
Car si l’amour a fui, car s’il s’en est allé
Abandonnons l’amour, allons avec la peine...
Allons au Nirvâna, á l’ île de Thulé,
dans les brumes d’opium, l’aróme de café,
et embrassons la vie dans une ardeur sereine!
Pleurons encore un peu ce qui fut tant aimé...
pleurons le simple amour, pleurons l’amante exquise,
pleurons l’amante exquise aux douces mauns de lis.
O coeur menteur! Comment ne pas toujours l’aimer!
1919
León de Greiff
Traduit par Edmond Vandercammen
Biblioteca Virtual Luis Ángel Arango: http://www.lablaa.org/blaavirtual/literatura/antolo/antol38.htm